BIOGRAPHIE
Père franco en cavale éthylique. Mère anglo monoparentale, étudiante fauchée, mais courageuse : l’enfance de Ian Kelly se joue dans un deux pièces et demie de l’Ouest de Montréal, entre la langue de Cohen et celle de Daniel Bélanger.
Réfractaire à l’autorité, le jeune préfère les cigarettes de clown et la dive bouteille à la rigidité de la polyvalente. Plus ou moins décrocheur, il s’évade de la quotidienneté moutonnière en écoutant les albums de son frère ainé, un fana de batterie, qui répète dans le sous-sol. Jimi Hendrix, puis A Tribe Called Quest.
Des amis, un peu plus vieux, l’ayant entendu chanter, le recrutent. Naissance du groupe Jim-Bob and the Flying Chickens: Pearl Jam, Rage Against the Machine, Soundgarden, Nirvana, etc. : l’ado exulte. Paradoxalement, ce sont les pièces acoustiques de ces formations qui touchent davantage le jeune rebelle au cœur tendre.
Sans avoir l’âge requis pour commander une bière, il écumera les bars avec cette formation. De fil en aiguille, le jeune autodidacte deviendra technicien de scène, notamment au mythique Spectrum de Montréal.
Un indéfectible sens de la camaraderie s’installe. C’est l’époque de la chandelle brûlée par les trois bouts. Mais les amis sont toujours là pour réparer les frasques.
Un soir de 2004, un peu par hasard, il se retrouve à faire la première partie d’Alanis Morissette au théâtre Saint-Denis.
Les exemplaires de son album produit à compte d’auteur, qu’il avait apportés pour la vente après sa prestation, s’écoulent le temps d’une pause. « Et si c’était possible? », se dit-il alors, encore grisé par l’électrochoc que vient de lui témoigner le public.
Mais il manquait encore une chose pour que le rêve chaotique se transforme en destin : l’amour!
Il le trouvera dans un bar : elle partait, il entrait. Elle est revenue…
Quatre enfants et deux décennies d’abstinence plus tard, c’est auprès des siens, dans son studio maison de Morin-Heights, que Ian Kelly confectionne des albums atmosphériques qui n’ont pas fini de nous emmitoufler et de nous transporter.
Non, il n’y a pas de hasard, que des choix et des rencontres…